Avec l’élégance de l’authenticité, la silhouette de Prokop incarne la musique qu’elle charrie. Ainsi, pour accompagner les mots qu’il pose dans la conversation, ses gestes s’accordent-ils naturellement au rythme intérieur, vif ou contemplatif, qui traverse ses chansons. Des mots qui s’ancrent au plus près des pensées qui traversent son regard, déclinant au fil des phrases la sincérité qui signe un songwriting soigné et intimement kaléidoscopique – quitte à sauter d’une langue à l’autre pour passer de la spontanéité à l’écriture. On songe qu’il est d’ailleurs probable que l’instant partagé nourrisse les pages manuscrites du récit que son répertoire fragmente à travers cette généreuse série de quasi-nouvelles à chanter.
C’est sans doute que la musique de Prokop n’est jamais détachée de la vie ; la sienne, la nôtre, celle que nous traversons en commun. Prokop est un chanteur folk donc. Folk pour tresser ses intimités avec celles de passés et d’ailleurs, bien sûr, plus ou moins récents, plus ou moins lointains, que ses chansons tutoient par amour bien d’avantage que par fascination. Folk comme cette musique embarquée dans un feedback transatlantique qui raccorde des deltas nourriciers. Folk comme cette voix claire et directe, qui s’offre à nu et livre ses paradoxes comme ils viennent. Voix de gorge et de coeur, d’une candeur désarmante même lorsqu’elle s’emporte ou s’abandonne, elle chante à la première personne, celle qui, plus que toute autre, réunit les destins.
Réservation conseillée pour la restauration. Service de 19h à 20h45 (dernière commande)
Pour venir voir le concert et boire un verre, et pourquoi pas autour d’une petite planche, c’est également possible, sans réservation, dans la limite des places disponibles.